least

laboratoire écologie et art pour une société en transition

les résidences

least propose à de jeunes artistes d’accompagner un projet artistique lié à un contexte environnemental, social et communautaire spécifique. Chaque artiste résident·e·x est intégré au sein d’une équipe transdisciplinaire et bénéficie d’une bourse annuelle. Par ce dispositif de transmission sur le terrain, least donne une opportunité de formation inédite.

Les résidences proposées offrent une plus-value qualitative aux jeunes artistes au sortir d’une haute école d’art ou un peu plus tard dans leur parcours et renforcent ainsi des méthodes de travail spécifiques et professionnelles. Les résident·e·x·s accompagnent l’artiste tout au long du processus de cocréation pour une durée minimale d’une année, de la définition du projet à sa mise en œuvre, via l’étape de recherche et la documentation du projet. L’équipe de least soutient le travail de recherche que les résident·e·x·s souhaitent approfondir en leur faisant bénéficier de ses compétences internes et de son réseau d’expert·e·x·s.

Artistes en résidence

Gabrielle Rossier (2023-2024)

Martin Reinartz (2022-2024)

Maxime Gorbatchevsky (2022-2023)

least et l’Europe du sud

Le rapport 2022 des Nations unies « sur la question des droits humains liés à la jouissance d’un environnement sûr, propre, sain et durable » aborde la question des zones de sacrifice, définies comme des « zones extrêmement contaminées où des populations vulnérables et marginalisées supportent de manière disproportionnée les conséquences sanitaires, légales et environnementales de l’exposition à la pollution et aux substances dangereuses. »

L’enjeu de ces zones n’est pas seulement la contamination des territoires habités, mais le fait que les communautés qui y vivent paient le prix d’un consumérisme et de modes de vie auxquels elles n’ont pas accès et dont bénéficient des populations privilégiées qui vivent dans d’autres zones sans avoir à en payer elles-mêmes les conséquences : un prix en termes de santé et de droits humains qui reflète les disparités de classe dans le monde globalisé.

Dans le contexte européen, les zones les plus touchées sont concentrées dans le sud de l’Europe, en raison des caractéristiques géographiques et de facteurs socio-économiques de la région. Les infrastructures les plus polluantes et les plus dangereuses ont tendance à être situées à proximité des communautés pauvres et marginalisées. Soulignons que le seul site d’Europe occidentale qui figure dans les exemples de zones sacrifiées du rapport des Nations unies est la ville de Tarente, dans le sud de l’Italie.

least est ancré dans la réalité locale helvétique, pour des raisons de lien – physique et citoyen – au territoire où il est pensé et se développe, tout autant que pour des raisons liées à l’écologie de ses ressources.

S’il s’ancre dans un territoire, le programme de least ne s’insère pas moins dans un tissu international développant des connexions avec des régions du sud de l’Europe fortement touchées par les conséquences des crises climatiques et de l’injustice environnementale.

Résidences et partenariats en Europe du sud

Afin d’ouvrir un véritable dialogue et de développer un programme de résidences de recherche autour de ces questions, nous avons décidé de travailler avec des partenaires du sud de l’Europe qui partagent nos valeurs et nos objectifs, tels que Post Disaster en Italie et Terra Batida au Portugal.

Les conséquences de la crise environnementale et sociale, dont l’impact sur ces pays a été très fort, ont suscité l’engagement d’artistes sur leurs territoires. Souvent réunis dans des processus collaboratifs, ces artistes s’engagent dans des projets artistiques, écologiques et participatifs qui questionnent la place de la société et des individus, favorisent la réadaptation à l’autonomie de la diversité et remettent en cause les inégalités systémiques qui sous-tendent l’existence des zones de sacrifice.

Les résidences de recherche dans ces territoires sont conçues spécifiquement par least et les lieux partenaires, offrant des périodes d’immersion comme autant d’opportunités d’intégrer les réalités spécifiques et communes de chaque contexte dans le travail de recherche des résident·e·x·s. Pour ce faire, chaque lieu partenaire accueille et accompagne un artiste dans sa mise en réseau avec des scientifiques, des artisan·e·x·s, des chercheur·euse·x·s et des communautés locales pendant deux à trois mois, en fonction de la nature du projet. Reading and Conveying a Landscape, le premier projet conjoint, en partenariat avec Post Disaster, sera mené par l’artiste en résidence least Martin Reinartz pour la période 2024-2026 sur le territoire de Tarente (Italie).